Inscrivez vous à notre newsletter !

Faune et flore

La faune bolivienne

En altitude, les mammifères sont peu nombreux, on trouve essentiellement des camélidés et leurs prédateurs ! Les oiseaux se limitent également à quelques espèces dont les plus représentatives sont détaillées ci-dessous. Le nom français (s’il existe) est suivi du nom local (en italique) et du nom scientifique (en italique et entre parenthèses).

 

Lama blanc ou lama (Lama glama) : le plus grand des camélidés et l’animal andin par excellence. Il vit sur les hauts plateaux et en montagne, jusqu’à 4 200 mètres d’altitude, se satisfaisant d’une maigre végétation. Il a été domestiqué 2 000 ans environ avant J.-C. pour sa laine et sa viande. Il est également utilisé comme animal de bât mêmesi la charge qu’il supporte se limite à 20 kg. Sa taille au garrot n’excède pas 1,2 mètre pour une masse maximale de 155 kg. Son pelage, en général monochrome, varie du blanc pur au brun plus ou moins foncé. Sa fourrure est longue et laineuse, sa queue est courte et ses oreilles sont longues et arrondies. Il émet des sons divers et variés pour exprimer ses sentiments ou mettre en garde ses congénères contre un danger. En cas d’agression, il crache ! Le lama est un animal vénéré dans la culture andine. Les Aymaras et les Quechuas l’utilisaient dans leurs rituels. Aujourd’hui, il sert encore d’offrande, notamment à la Pachamama (la Terre Mère et déesse de la fertilité).

 

Alpaga (Vicugna pacos) : mammifère domestique de la famille des camélidés. Très sociable, il vit en troupeau, dans les montagnes, jusqu’à 4 800 mètres d’altitude. Les troupeaux sont généralement composés d’un mâle dominant accompagné de femelles avec leurs petits. Les autres mâles se regroupent à part. Plus petit que le lama (0,85 m au garrot en moyenne), il ressemble à un gros mouton (70 à 80 kg) avec un long cou. Toutefois, sa laine de couleurs marron, blanche ou noire est de bien meilleure qualité que celle du mouton. Elle est plus douce, plus chaude, plus résistante et plus légère. Surtout, elle est constituée d’une fibre très fine (entre 12 et 32 microns) et très haut de gamme (l’une des plus luxueuses au monde). Selon la nature du pelage, on distingue facilement le suri, doté de poils longs et tombants du huacayo, au poil plus court et frisé. L’alpaga est un ruminant herbivore qui consomme 1,5 à 2 kg d’herbes par jour. Il vit en moyenne vingt ans.

 

Vigogne (Vicugna vicugna) : avec sa taille n’excédant pas 1 mètre et sa masse comprise entre 40 et 60 kg, la vigogne est le plus petit des camélidés. Son long cou soutient un museau fin qui cache de longues incisives tranchantes à croissance continue. Sa lèvre supérieure fendue en deux lui permet de trier parmi les herbes, les graminées et autres plantes herbacées, dont elle se délecte la journée, les nuits étant consacrées à la rumination. Les vigognes vivent généralement en petits troupeaux comprenant un mâle adulte accompagné de 2 ou 3 femelles et leur progéniture. Longtemps chassée par l’homme, l’espèce a failli disparaître. Elle est désormais protégée et ses seuls prédateurs sont le renard, le puma et le condor.

 

Guanaco (Lama guanicoe) : de la famille des camélidés, c’est un animal sauvage et extrêmement méfiant qui mesure 1,1 mètre au garrot et pèse jusqu’à 140 kg (pour les plus gros mâles). Son long cou supporte une petite tête avec de grosses oreilles et un museau mince avec une lèvre supérieure fissurée. Sa fourrure est uniformément brun roussâtre. Son museau, sa face et ses oreilles sont gris noirâtre, tandis que le ventre ou l’intérieur des pattes sont blancs. Sa fourrure est moins épaisse que celles des lamas et des alpagas. Il peut rester plusieurs jours sans boire et se nourrit de toutes sortes de plantes. Il vit jusqu’à 4 000 mètres d’altitude, en petits groupes d’une vingtaine d’individus conduits par un mâle dominant. Il a pratiquement disparu de Bolivie où il a été chassé pour sa fourrure. Aujourd’hui, ses seuls prédateurs sont les condors (qui chassent les petits) et les pumas. Lorsqu’il est agressé, le guanaco devient très violent et frappe son adversaire avec son cou et ses pattes arrières. Avec une vitesse de pointe atteignant les 65 km/h, il est bien difficile de le rattraper !

 

Viscache (Lagidium viscacia) : mammifère rongeur qui ressemble à un lapin avec une longue queue touffue. Herbivore, il se nourrit préférentiellement la nuit et se prélasse au soleil sur des rochers la journée. En cas de danger, la viscache émet de longs sifflements pour prévenir ses congénères et trouve refuge dans une des nombreuses galeries où elle vit. Les femelles donnent naissance 2 ou 3 fois par an à un petit par portée, après une gestation d’environ 3 mois.

 

Ibis de Ridgway ou ibis de la Puna : vit dans la cordillère Royale, entre 2 600 et 5 000 mètres d’altitude, plus précisément dans les régions humides des hauts plateaux, près des lacs et lagunes où la végétation est abondante. Pour se nourrir, il sonde le fond des lacs avec son long bec pointu à la recherche des vers ou des crustacés. Son plumage est d’un noir profond aux reflets émeraude, à l’exception de sa tête et de son cou plutôt châtain cuivré.

 

Pour préserver un patrimoine exceptionnel tant au niveau de la faune que de la flore, plusieurs parcs nationaux ont été créés en Bolivie. On estime aujourd’hui que 250 espèces de la faune se trouvent en voie d’extinction. L’instauration des parcs nationaux est donc une priorité pour la survie d’une telle diversité biologique. La Bolivie possède en tout 123 aires protégées : 22 nationales, 23 départementales et 78 municipales. Sur les hauts plateaux, le Parc national Sajama crée en 1939 fut la première aire protégée de Bolivie. Le but étant de sauvegarder certaines espèces en voie d’extinction, comme les vigognes, les tatous, les renards ou bien les pumas. Plus au sud, la réserve nationale de la faune andine Eduardo Avaroa (REA) protège les très beaux et rarissimes flamants roses qui occupent les lacs volcaniques.

La flore bolivienne

En haute altitude, la sécheresse de l’air et les grands écarts de température entre le jour et la nuit ne favorisent pas le développement de la végétation.

 

La flore se limite à quelques espèces dont les plus représentatives sont détaillées ci-dessous (par ordre alphabétique).

Le nom français (s’il existe) est suivi du nom local (en italique) et du nom scientifique (en italique et entre parenthèses).

 

Cactus candélabre (Cereus hildmannianus) : espèce du genre Cereus, endémique à l’Amérique du Sud.

Il peut atteindre jusqu’à 15 mètres de hauteur et devient arborescent en vieillissant.

 

Ichupaja brava ou paja ichu (Jaravaichu ou Stipa ichu) : touffes d’herbes sauvages qui appartiennent à une espèce de graminée de la famille de Poaceae. Elles supportent les climats arides et poussent dans des sols pierreux et sablonneux. Elles sont utilisées comme fourrage pour le bétail, principalement pour les camélidés.

 

Kantuta (Cantua buxifolia) : arbuste de la famille des Polemoniaceae, aux fleurs habituellement pourpres, mais aussi jaunes, blanches ou bicolores, qui atteint une hauteur variable de 2 à 4 mètres. Il pousse à l’état sauvage entre 3 000 et 3 500 mètres d’altitude et fleurit entre octobre et janvier. Sa fleur est la fleur nationale du pays. Elle est aussi appelée « fleur sacrée des Incas ». On l’utilisait pour décorer les crânes des défunts, car l’on pensait que la corolle de la fleur conservait l’eau nécessaire à apaiser la soif pendant le voyage posthume.

 

Puya Titanca (Puya raimondii) : plante endémique de la famille des Bromeliaceae. Ainsi nommée par le naturaliste Antonio Raimondi qui la découvrit, elle pousse entre 3 200 et 4 800 mètres d’altitude et mesure entre 3 et 4 mètres. À la floraison, elle peut atteindre la taille exceptionnelle de 12 mètres. Avec 8 000 fleurs et 6 millions de graines par plante, elle possède la plus grande inflorescence du monde. Elle ne fleurit qu’une seule fois avant de mourir à l’âge de 80 à 100 ans. C’est donc une plante hapaxanthe.

 

Queñua (Polylepsis) : arbre rougeâtre de la famille des Rosaceae, facilement reconnaissable par ses feuilles pennées et son écorce multicouche feuilletée. C’est cette particularité qui est à l’origine de son nom scientifique. Polylepsis est un mot d’origines grecque et latine qui signifie « plusieurs écailles ». Cet arbre détient le record d’altitude puisqu’il pousse entre 3 500 et 5 000 mètres d’altitude, parfois même au-delà. Particulièrement bien adapté à son environnement, il présente une forme tourmentée qui lui permet de mieux capter l’humidité et de se protéger des vents violents. Son écorce feuilletée se compose de nombreuses fines lamelles qui isolent le tronc du froid. Ses feuilles sont couvertes d’une fine pellicule de cire afin de limiter les pertes par évaporation. On utilise son bois pour le chauffage et la construction alors que son écorce s’emploie pour composer des teintures naturelles.

 

Totora (Schoenoplectus californicus) : plante herbacée aquatique vivace de la famille des Cyperaceae. Elle se trouve dans les marais et les marécages. Cette plante a une tige dont la hauteur varie de 1 à 3 mètres. Elle est utilisée dans la construction des habitations, des meubles et des embarcations pour la navigation sur le lac Titicaca.

 

Urqu itapilla (Cajophora chuquitensis) : plante urticante verte foncée avec des fleurs de couleur orangée. Elle pousse à l’abri des roches, à des altitudes comprises entre 3 500 et 4 500 mètres. Sa racine est utilisée pour provoquer les avortements alors que la plante, lorsqu’elle est écrasée, sert à panser les blessures.

 

Yareta ou llareta (Azorella compacta) : mousse d’un vert tendre de la famille des Apiaceae. Elle pousse entre 3 500 et 5 000 mètres d’altitude. De forme très compacte pour réduire les pertes de chaleur, elle supporte un très fort ensoleillement et ne tolère pas l’ombre. Elle peut mesurer jusqu’à 1,5 mètre de haut et s’étendre sur 30 mètres carrés. Sa croissance est très lente (en moyenne, 1 mm par an). Certains spécimens peuvent vivre plus de 3 000 ans. La plante est utilisée par la médecine traditionnelle contre la fièvre, l’asthme, le rhume et la bronchite. Localement, elle a surtout été employée comme combustible car son pouvoir calorifique est très élevé (la moitié de celui du charbon).