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A la découverte du parc Sajama

29 janvier 2018

Montagnes

Comme à son habitude, la Team Thaki part à l’aventure pour découvrir de nouveaux circuits, toujours plus innovants, pour rendre votre voyage avec nous en Bolivie inoubliable.

 

Cap sur le parc national Sajama, situé dans la Cordillère des Andes, à la frontière du Chili. Le parc regorge de surprises : randonnées dans les montagneslagunes perchées à près de 5000m d’altitude, balade dans des geysers, baignade dans des eaux thermales à 38 degrés, et pour les plus courageux l’ascension du volcan Sajama, le plus haut sommet de Bolivie, à 6542m.

 

Pour plus de folie, nous avons choisi un moyen de transport des plus atypiques, que vous ne trouverez qu’en Bolivie : le Bus Carril. Imaginez un bus, avec des sièges, un volant, une boîte à vitesse …. mais des roues ferrées à la place des pneus, et un chemin de fer à la place d’une route. Ce mi-bus mi-train dessert Charaña (à 6km du Chili) depuis Viacha, soit 207 km en 6h-7h, 10 arrêts, à raison de 2 fois par semaine les lundis et jeudis.

 

On vous raconte tout de ces 3 jours très riches, où on a beaucoup appris et pris plein les yeux !

Jour 1 : L’expérience du Bus Carril :

Réveil bien matinal pour retrouver Santos, notre guide pour ce circuit. A 5h30 nous partons pour Viacha, une petite ville à 22km d’El Alto. La Paz se réveille doucement, les lumières de la ville sont encore allumées, viennent s’ajouter celles du lever du soleil. L’illimani rayonne au-dessus de beaux nuages qui colorent le ciel. Aucun regret de s´être réveillés si tôt, ce magnifique panorama de la ville en valait bien la peine.

 

Une fois à Viacha, on cherche la station ferroviaire, et sa petite porte d’entrée bleue. Des femmes, qui attendent déjà sur le quai, nous confirment que le train part bien à 8h30, mais la vente des tickets n’ouvre que dans 1h. Les places sont limitées et les départs rares, mieux vaut arriver en avance pour ne pas rater sa chance. Le Bus Carril fait son entrée dans la gare en marche arrière, de marque Mercedes. Ça nous fait sourire. Il n’y a que des locaux qui voyagent, certains bien chargés portent ces grands tissus colorés sur le dos. On salue Santos qui va faire le trajet en voiture en parallèle pour nous retrouver à l’arrivée, à Charaña. Le départ est retardé, on attend l’amie d’une passagère qui est en chemin, un exemple de courtoisie et de ponctualité bolivienne. On quitte enfin la gare de Viacha par une sorte de porte de garage, sous un beau ciel bleu, en rasant les murs.

On traverse la ville et très rapidement on se retrouve au milieu de nulle part, à admirer des paysages typiquement boliviens. On se laisse bercer par le mouvement du train, qui se dandine de gauche à droite, sur un fond de musique latino, on entend siffler de temps à autre. On se croirait vraiment dans un train, mais quand on lève la tête et qu’on aperçoit le volant et la boite à vitesse, on sourit automatiquement en réalisant l’expérience unique qu’on est entrain de vivre. On croise à plusieurs reprises des routes, un petit klaxon du conducteur Raul suffit pour dissuader les voitures, à défaut d’avoir des panneaux de signalisation. On croise aussi des lamas et vigognes, qui font barrage sur la voie. Si on ouvre bien les yeux, on aperçoit des viscaches, des flamands même. On entend les chiens aboyer et courir systématiquement après le train. On arrive à les larguer, grâce à nos 40 km/h de vitesse. Le train s’arrête à plusieurs reprises pour faire monter et descendre des passagers, parfois au milieu de nulle part, comme la cholita qui est montée vendre son fromage de mouton. Vers 11h, le train s’arrête net, il parait que c’est la pause déjeuner, tout le monde descend. Il nous arrête aussi devant des tombes pré-colombiennes, les Casa Chullpa, et nous laisse descendre prendre des photos. Par la suite, le conducteur allume la télé et projette un film qui attire bien l’attention des voyageurs. Le trajet est très animé, il passe beaucoup plus vite que prévu. On longe le Rio Mauri, puis on commence à apercevoir un sommet enneigé, c’est le Sajama qui pointe le bout de son nez.

Une fois arrivés à la Gare de Charaña, un tout petit village sans grand intérêt, on retrouve Santos qui nous y attendait patiemment. On monte dans le 4X4 et c’est parti pour arpenter la piste qui lie Charaña à Sajama. 3h30 de trajet devant de très beaux paysages, le Sajama en fond quasi tout le long, ainsi que les 2 jumeaux, le Pomarapi et le Parinaconta. Les lamas et alpacas ne manquent pas dans cette région, on se régale.

 

Une fois arrivés au village de Sajama, à 4300m d’altitude, direction l’hôtel Oasis où Marcelo, le propriétaire, nous attendait avec du maté et des gâteaux. Peu après, on nous sert un diner bien copieux, et on ne traine pas à se coucher, la journée a été intense et celle de demain le sera aussi.

 

Jour 2 :Une belle journée de randonnée entre montagnes, geysers et lagunes

Départ à 8h avec Santos, en direction des Geysers. La voiture nous a été très bénéfique, ça nous a évité de fatiguer à pied sur des chemins pas forcément intéressants. On descend marcher entre les fumées des geysers bouillants et bouillonnants. Joli spectacle avec une belle lumière du matin. Puis on continue jusqu’au parking où démarre la randonnée de 4-5h environ aller-retour.

La marche compte plus de 600 m de dénivelé. On passe par la première lagune Kasiri à 4 850m, puis la seconde Sorapata à 4 950 m où l’on fait notre pause pique-nique devant une magnifique montagne très colorée. Juste avant de passer la première lagune, on arrive à un panneau qui délimite la frontière avec le Chili : d’un côté on lit « Bolivia » et de l’autre « Chili ». Le chili n’a jamais été aussi proche, on aperçoit les pistes chiliennes juste en face et quelques gendarmes qui assurent la sécurité de la frontière. En effet, la lagune Kasiri est ¾ chilienne et ¼ bolivienne. Tout au long de la randonnée, on apprend beaucoup de choses de Santos, une vraie encyclopédie vivante, sur la faune et la flore, la culture et les coutumes des habitants, les montagnes, etc. Le retour se fait par le même chemin, mais cette fois avec une vue face à un Sajama totalement dégagé – Majestueux !

On retourne à l’hôtel vers 15h pour récupérer nos maillots, Santos nous emmène du côté des thermes, mais celles non connues des touristes, sans vestiaires ni infrastructures. Petite piscine naturelle à 38 degrés, pile devant le Sajama. Incroyable vue pendant qu’on détend nos muscles. Retour en fin de journée à l’hôtel pour se reposer, goûter et diner.

Jour 3 : Nouvelle randonnée, encore plus de thermes, et retour à La Paz

Départ à 8h30, cette fois avec un guide local, le père de Marcelo, Santiago. A 64 ans, il tient un bon rythme de marche. Nouvelle randonnée de 2-3h, plus plate, mais tout aussi agréable, qui démarre par un sentier juste derrière les geysers et s’enfonce plus loin pour rejoindre les eaux thermales touristiques. On en profite pour passer un peu de temps autour des geysers à nouveau. Sur le trajet, on ne manque pas de croiser des lamas et alpacas en troupeaux, certains très curieux s’approchent un peu plus de nous. Le Sajama est toujours en tableau de fond, face à nous, tout le long de la randonnée.

On arrive à la version « touristique » des eaux thermales. La piscine est plus grande, des vestiaires et toilettes sont disponibles. La vue n’est pas moins belle, peut-être le Sajama parait un peu plus lointain que depuis les thermes d’hier. On se détend une bonne heure dans cette eau très chaude, après ces 2 journées intenses, et on profite des dernières vues du parc.

Après un dernier déjeuner chez Marcelo, une bonne truite saumonée, pêchée dans le lac ce matin, on prend la route pour rejoindre tranquillement La Paz (environ 4h). Le trajet en voiture est très beau aussi et vaut vraiment le coup : différents reliefs montagneux, des formations rocheuses atypiques, des couleurs variées, ocres, terres, argiles rougeâtres, qui nous donnent une impression d’Arizona. Puis réapparaissent ces arbustes jaunâtres/verdâtres, la paja brava et le itchu, pour nous rappeler qu’on est bien en Bolivie. On fait un dernier arrêt point de vue sur la route, où se trouvent d’autres tombes pré-colombiennes, Santos nous fait un petit cours d’histoire. Puis on commence à apercevoir le Qimsacruz, une ramification de la Cordillère Royale, et enfin l’Illimani. La Paz approche, on y arrive autour de 18h.

Quel magnifique circuit ! Nous rentrons la tête remplie de souvenirs et de belles images ! Un grand merci à Santos pour sa parfaite conduite et son savoir qui ont rendu les randonnées encore plus intéressantes.