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Ces femmes qui ont marqué l’histoire de la montagne

30 octobre 2019

Montagnes

Ecrit par Anne Bialek

Longtemps, la montagne a été le domaine de prédilection des hommes et rares étaient les femmes qui s’adonnaient à cette pratique sportive, certes physique et technique.

Aujourd’hui les temps ont changé et les femmes s’imposent dans le domaine de la montagne !

De plus en plus d’entre elles deviennent même guides de haute montagne.

Notre andiniste de l’équipe Thaki, Anne Bialek a été la 1ère femme à avoir gravi tous les sommets de plus de 6000m en Bolivie.

De plus, elle ouvre régulièrement des voies et réalise des films de ses expéditions pour promouvoir les belles montagnes de son pays d’adoption. Pas plus tard que la semaine dernière, elle est partie gravir le Calzada en compagnie d’une jeune cholita, Flora avec qui elle partage la passion de la montagne et à qui elle transmet son penchant pour l’exploration.

Certaines femmes ont marqué l’histoire de l’Alpinisme, à la fois passionnées de montagne et passionnantes elles ont marqué et influencé Anne au point de la décider à changer radicalement de vie. Ci-dessous quelques figures marquantes et leurs exploits ou aventures sportives qui sont entrées dans l’histoire des Grands de l’Alpinisme….bien sûr la liste  n’est pas exhaustive, mais il s’agit des événements qui ont le plus touché Anne…

Christine Janin

A l’aube de mes 40 ans, je me sentais frustrée et bridée dans ma vie professionnelle…je cherchais alors un sens à ma vie… Je rêvais de liberté, d’exotisme, de voyages, d’aventures et surtout de gravir les montagnes.

Mon parcours fut alors inspiré, à travers mes lectures, par la découverte de Christine Janin, alpiniste, médecin et fondatrice de l’association A Chacun son Everest. Cette femme gravissait les montagnes les plus hautes au monde et offrait sa force et son énergie, acquis lors de ses expériences de vie, pour aider des personnes en difficulté, et notamment les enfants atteints du cancer, une idée belle et forte à la fois.

Christine Janin, médecin et alpiniste, première française à avoir foulé le toit du monde en 1990 et Première Européenne à avoir signé le challenge « Seven Summits » en 1992 et Première femme au monde à atteindre le Pôle Nord sans moyens mécaniques ni chiens de traineaux en 1997.

Elle fut aussi la Première Française à atteindre les 8000 sans oxygène en 1981 (Gasherbrum II 8035m)

Elle était alors devenue mon mentor dans mon changement radical de vie.

Elisabeth Revol

J’ai découvert Elisabeth Revol au moment où j’ai commencé à m’intéresser aux « 8000 » et notamment au Pakistan et aux Gasherbrum. Alors que l’ascension d’un « 8000 » dans des les conditions normales me paraissait déjà un exploit sur humain, cette jeune femme au caractère d’acier se lançait dans des tentatives d’ascension en hivernale et dans les pires conditions.  Elle m’avait marqué par sa triple ascension Broad Peak – Gasherbrum I – Gasherbrum II en solitaire et sans oxygène en 2008.  Le Gasherbrum I et II étaient alors enchaîné en un temps records de 52 heures.

A partir de 2013, son principal projet himalayen devient l’ascension du Nanga Parbat en hiver. Elle a rencontré Tomasz Mackiewicz dit « Tomek », un alpiniste polonais qui vivait avec une fascination mystique pour le Nanga Parbat. Ils réalisèrent plusieurs tentatives du Nanga Parbat en hivernal, notamment en 2013 et 2015. En janvier 2018, elle bénéficie d’un sauvetage exceptionnel dans des conditions difficiles sur les pentes du Nanga Parbat après avoir réussi son ascension avec Tomek. Ce dernier souffrait dans la descente d’un œdème pulmonaire et cérébral et se trouvait dans un état désespéré à 7200m. Les sauveteurs n’ont malheureusement pas pu le secourir en hélicoptère. Elisabeth est alors redescendue seule et fut secourue grâce à l’intervention de deux polonais, Denis Urubko et Adam Bielecki. Etant moi-même d’origine polonaise, je suis particulièrement touchée par les exploits des polonais dans l’histoire de l’Alpinisme. Kukuczka était déjà mon idole et désormais, je peux en ajouter deux autres à la liste ! Elisabeth Revol avait alors pu sauver ses mains de l’amputation grâce à l’intervention de Emmanuel Cauchy à son retour à Sallanches ! Elisabeth vient de sortir un livre qui retrace l’histoire de son aventure au Nanga Parbat : « Vivre » aux éditions Arthaud

Sophie Lavaud

Sophie Lavaud est de nationalité Française, Suisse et Canadienne, elle est née à Lausanne et est genevoise depuis plus de 15 ans. Après douze ans d’hôtellerie en marketing et commercial, elle a dirigé une société d’évènementiel pendant 6 ans. Elle consacre désormais son temps entre l’himalayisme et l’activité de conférencière.  Lors de sa première incursion en haute altitude, elle gravit le Shishapangama (8020 m) puis le Cho Oyu (8201 m) en mai 2012. Une dizaine de femmes dans le monde ont gravi deux sommets de plus de 8000 m dans la même saison. Le 25 mai 2014, Sophie atteint le sommet de l’Everest (8850 m) par l’arête nord.

Lorsque j’ai découvert le parcours de Sophie, j’ai de suite rêvé de la rencontrer. Et c’est tout simplement que Sophie a répondu à mon courrier et m’a proposé de nous rencontrer sur Chamonix en février 2017 !! J’ai découvert une femme formidable, humble, déterminée et dynamique. Je me suis aussi identifiée à son parcours, qui devient une ligne directrice pour mes projets futurs. Elle a réalisé sa première expé et ses deux premiers « 8000 » à 44 ans. Depuis, elle enchaîne les expéditions tout en soutenant une ONG au Népal : http://norlha.org/fr/home-2/

Merci Sophie pour ce moment partagé, tes conseils avisés, ton expérience, ta force mentale, ton dynamisme, ton humanité…..

Je vous invite à découvrir cette Grande Himalayiste au Grand Cœur !

http://www.sophielavaud.com/

Nous nous sommes rencontrées de nouveau lors d’une conférence à Genève « Femmes et Montagne » en octobre 2018. Désormais Sophie est à deux pas de boucler les 14 « 8000 ». Elle compte désormais 11 sommets de plus de 8000 mètres à son actif.

Livre : « Une femme, sept sommets, dix secrets » aux éditions FAVRE, Didier Chambaretaud. Sophie sait mieux que quiconque expliquer la notion d’équipe dans la réussite d’une cordée.

 

Marion Poitevin

J’ai rencontré Marion Poitevin lors de la conférence « Femmes et Montagne » à Genève en octobre 2018.

Marion Poitevin est la première femme à intégrer le Groupe Militaire de Haute Montagne et est également la première femme CRS guide de haute montagne. Elle milite pour que les femmes osent choisir des métiers, des statuts, d’où elles ont été longtemps exclues. Avec son association « Lead the climb » (« mène ta grimpe »), elle organise des week-ends pour les femmes afin qu’elles puissent acquérir des compétences en alpinisme et osent passer en tête si elles le souhaitent.

Lors de cet échange sur les femmes et la montagne, j’ai rencontré une jeune femme dynamique, déterminée et militante. Elle se bat pour que les femmes soient présentes et reconnues dans le monde certes un peu machiste de la montagne, avec bonne humeur, simplicité et humilité. Une belle rencontre.

https://www.experience-outdoor.com/marion-poitevin-guide-de-haute-montagne/

 

Nives Meroi

Nives Meroi, est une alpiniste italienne, qui s’est rendue célèbre en devenant la première femme à avoir vaincu dix sommets de plus de 8000 mètres en 2007. Elle était alors en compétition avec Edurne Pasaban et Gerlinde Kaltenbrunner pour être la première femme à atteindre les 14 8000. Nives  a interrompu sa course aux 8000, laissant de côté sa chance d’être la première femme à gravir les 14 8000 pour rester au chevet de son mari tombé gravement malade. Elle reprendra sa course aux 8000 une fois que son mari fut rétabli.

Nives et Romaro, mariés en 1989, ont marqué l’histoire de l’alpinisme en achevant pour la première fois en tandem les 14 sommets de plus de 8000 sans oxygène.

Elle est la deuxième femme à terminer en 2017 les 14 8000 sans oxygène et en style alpin après Gerlinde.

Magnifique livre poignant et touchant : « je ne te ferai pas attendre » aux éditions du Mont Blanc, 2018

J’ai été particulièrement touchée et émue par son livre et cette belle histoire à la fois sportive et humaine.

Gerlinde Kaltenbrunner

Gerlinde Kaltenbrunner, autrichienne : 1ère femme à avoir fait les 14  8000 sans oxygène en 2011

http://www.gerlinde-kaltenbrunner.at/en/

J’ai suivi le dernier 8000 de Gerlinde, le K2, car j’étais à ce moment là en contact avec son mari Ralf, au sujet d’un partenariat professionnel avec son agence de voyage Amical Alpin, qu’il a  finalement vendue après que sa  femme soit devenue la première femme à avoir gravi les 14 8000 sans oxygène.  L’exploit de cette femme m’a marquée car elle était la première à le réussir sans oxygène et style alpin.

La présence ou non d’oxygène n’est pas anodine….. j’ai appris à grimper dans les Andes, sur des sommets sauvages et parfois encore vierges, avec aucun secours en montagne possible.

La notion d’aventure prend alors tout son sens. Il faut savoir analyser le danger, savoir renoncer si ce dernier est trop présent et ne compter que sur soi même. Mais la notion de réussite prend aussi tout son sens. Quand on arrive au sommet, on se sent réellement accompli, fier et ce sommet, on l’a conquis seul, en ne comptant que sur soi même. Ma première expérience en « 8000 », je veux l’aborder ainsi, aller là où je pourrais en style alpin et sans oxygène, quitte à ne pas monter au sommet. Mais, je pense que la présence d’oxygène est primordiale pour la sécurité des alpinistes.

Carla Perez

Carla Perez équatorienne :

En 2019, Il n’y a pas que Mike Horn qui compte s’aventurer sur la seconde montagne de la planète sans oxygène. Cette saison, la Sud-Américaine Carla Perez est aussi de la partie. Cette Équatorienne est connue pour faire partie de la poignée de grimpeuses à avoir gravi l’Everest sans oxygène.

Passionnée de montagne sous l’impulsion de son père dès le plus jeune âge, elle attrape le virus de la haute montagne alors qu’elle n’est qu’adolescente. C’est en découvrant les exploits d’Ivan Vallejo, son compatriote aux 14 sommets de 8.000m, qu’elle a envie d’en être ! Quand elle débarque à Grenoble à 18 ans pour poursuivre ses études, elle progresse sur des escalades difficiles, apprend à skier. Après ses études, quand une compagnie pétrolière lui propose son premier emploi au cœur de la forêt amazonienne, c’est le déclic. Elle ne compte pas rester éloignée des montagnes. Elle veut en faire son métier. Carla commence alors à guider des touristes dans les Andes pendant qu’elle continue de progresser, notamment aux côtés d’Ivan Vallejo, devenu son mentor.

https://www.altitude.news/sports/alpinisme/2019/06/14/carla-perez-k2-sans-oxygene/

Viridiana Alvarez

Viridiana Alvarez , Mexicaine

https://www.marca.com/claro-mx/otros-deportes/2018/10/19/5bca2863e5fdea95168b4684.html

7ème mexicaine à faire l’Everest avec oxygène 2017

1ère latinoaméricaine à faire le K2 avec  oxygène 2018

En 2019, elle devait faire le Kanchenjunga

Stéphanie Bodet

Stéphanie Bodet : grimpeuse en Grandes Voies, écrivaine, compagne de Arnaud Petit. Je l’ai connu grâce à Jean Paul Petit, un fidèle client de Thaki Voyage et ami. Il m’avait parlé évidemment de Arnaud et de sa compagne Stéphanie.

Stéphanie Bodet n’est pas alpiniste, mais il m’a paru important de la citer car elle a un talent d’écrivaine incroyable et cela permet de voir le monde de la montagne à travers des yeux de femme. Elle a une force de caractère aussi pour gravir ces Big Wall. Elle est connue pour ses expéditions ouvertures en grandes voies. Rien ne disposait une petite fille asthmatique à devenir l’une des meilleures grimpeuses au mode. Et pourtant elle l’a fait.

Jean Christophe Rufin cite : Stéphanie Bodet redonne à la littérature alpine une fraîcheur et une intensité que l’on croyait perdues

Son livre « A la verticale de soi » est juste un bijou.

 

Stefi Troguet

Stefi Troguet : jeune andorrane de 27 ans, a créé la surprise cette année. Elle est apparue après avoir gravi deux sommets consécutifs , le Nanga Parbat en juillet 2019 et le Manaslu en septembre 2019.

https://www.altitude.news/sports/alpinisme/2019/06/11/stefi-troguet-nanga-parbat-expedition-andorre/

https://escalando.eu/archivos/18748?lang=fr

A 27 ans, la grimpeuse instagrammeuse a démontré sa détermination avec son premier 8000 le  Nanga Parbat. Derrière sa carapace de tenues flashies et de rouges à lèvres, elle est avant tout une athlète de haut niveau, une « altitude addicted ». Cette éternelle enthousiaste, impatiente, décrit son idéal de bonheur comme : « passer autant de temps loin de chez soi, en montagne ! ».

Depuis lors, la jeune grimpeuse semble avoir mis l’accent sur un seul objectif qui est en passe de devenir une obsession pour elle: atteindre le sommet de la 14 ochomiles la planète sans utiliser l’oxygène en bouteille. Et Stefi fait connaître dans chaque interview ou dans chacune de ses publications dans les réseaux sociaux, un rythme assez actif. C’est précisément l’un de ses points forts en ce qui concerne la façon d’obtenir sponsors, son nombre élevé d’adeptes dans les réseaux, qui a environ 40.000 adeptes entre Facebook et Instagram.

Sandra Cauchy-Léal

Dr Sandra Cauchy-Léal,  médecin de montagne, médecin du sport, médecin hyperbare, responsable du centre SportAltitude à Onex, centre de test pour la performance et l’entrainement en hypoxie intermittente. Sandra et Emnauel Cauchy avait créé ce centre avant le drame qui a emporté Manu en montagne en avril 2018. Sandra est aussi médecin spécialiste répondant au numéro SOS MAM d’Altidoc, une plateforme téléphonique de télé médecine. Ce service avait été aussi créé par Manu et Sandra avant le drame.

Sandra fait partie des femmes qui m’ont soutenue, motivée et appuyée dans mes projets en montagne. C’est une belle personne qui dédie sa vie à la montagne malgré l’épreuve douloureuse que lui a infligé la montagne. Merci Sandra !