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La plus Royale des Cordillères des Andes de Bolivie

1 mai 2019

Montagnes

Le mois d’Avril est le bon moment pour faire une petite virée entre collègues du bureau : le temps s’améliore – bien que la transition entre l’hiver et l’été le rende incertain – et la saison touristique n’a pas encore démarré. C’est donc la parfaite occasion de faire découvrir nos circuits de trekking à nos “relativement” nouvelles recrues de la Team Thaki Elena et Véro.
Anne a tout organisé pour nous emmener faire une expédition 100% féminine de 3 jours dans la cordillère royale! Pas de challenge en vue, mais surtout un séjour en équipe, de partage, de connaissance terrain et de plaisir (et un peu de souffrance pour certaines, il faut l’avouer).
Résultats : Pas une goutte de pluie et un temps majoritairement ensoleillé. Le trek était absolument magnifique, des vues extradordinaires, des lagunes plus belles les unes que les autres, des sentiers très différents entre terre, pierrier et marécages, une partie rocheuse où l’on s’est prêté à un court exercice d’escalade, un sommet à 5350m, et enfin des moments chaleureux avec la Communauté Aymara de Tuni où l’on s’est immergé dans leurs coutumes et traditions.

Jour 1 – De la jolie lagune Ajwani à la splendide Jurikhota

Pour cette première journée, 8km de trek nous attendent, 5 heures de marche effective, +600 / -485m de dénivelé cumulé et 2 cols à 4900m à passer.

Rendez-vous bien matinal à 7h au bureau. Henry vient nous chercher à Sopocachi direction la Laguna Ajwani à 4615m d’altitude, que l’on atteint en 2 heures 30 de route. Il nous y dépose, nous récuperons nos pique-niques et le voila reparti avec l’équipement du campement de ce soir. Ça y est notre trek commence : les nanas Thaki partent à l’aventure!

La lagune Ajwani, appelée la lagune aux canards, entourrée de montagnes enneigées est un très joli point de départ qui donne le ton du trek! Malheureusement on y trouve les premiers signes de travaux pour la transformer en barrage. On commence notre première petite montée par un chemin facile de type “prairie andine” en direction d’un troupeau de lamas très acceuillant qui pose pour une séance photo.

Avec la prise de hauteur, la lagune Ajwani est encore plus belle et à notre grande surprise, on apperçoit en fond le Lac Titicaca qui brille de son beau bleu! Cette vue de dos va nous accompagner tout au long de la première montée jusqu’au col 1 à 4895m, où les vues deviennent plus minérales. Nous admirons une dernière fois le Lac Titicaca depuis ce col, puis nous le perdrons de vue pour le reste du trek.

Nous commençons notre première descente vers la laguna Sistaña à 4670m par un sentier principalement en pierrier, et quelques parties en terre glissante. Une fois au bord de la lagune, nous sortons le pique nique. L’occasion de faire une petite pause repos, les filles commençaient à fatiguer après cette descente qui leur a demandé beaucoup de concentration.

Après avoir traversé le ruisseau provenant de la lagune, nous entamons notre deuxième montée au col 2 à 4930m d’altitude. Cette montée se ressent plus difficile que la première, bien que pas plus élevée en dénivelé mais la pente est plus raide et le sentier pas très agréable, entre “paja brava” qui pique et marécages bien humides où nos pieds s’enfonçaient.

On fait une pause à un promontoire à 4830m, l’occasion de reprendre son souffle et d’admirer la vue autour, notamment le chemin bien pentu que l’on a descendu.

Allez un dernier effort pour arriver à ce dernier col de la journée, un sentier magnifique, un mélange de pierrier et de terres, avec de belles couleurs au sol (et sur les montagnes bien sûr, il ne faut pas oublier de lever la tête).

Une fois au col 2, nous admirons une très belle vue sur la vallée et un bout de la face ouest du Huayna Potosi, malheureusement couvert par les nuages.

Juste après ce col, on longe un dernier chemin de pierres à flanc de montagne et nous aperçevons enfin la laguna Jurikhota (et nos tentes déjà montées par Henry) et le Condoriri. Une vue absolument splendide s’offre à nous!

Ca y est ya plus qu’à descendre, par un sentier de sable, qui nous amuse pas mal.
Une fois arrivé à la lagune Jurikhota à 4700m d’altitude, on se rapproche de l’eau que l’on découvre bien transparente, avec des reflets bleus et verts dûs aux algues et bofedals. Très très beau. Henry ira plus tard y pêcher quelques poissons.
Quel bonheur d’arriver et de trouver l’apéro prêt, bierres, vin rouge et saucisson! Le luxe.
Ya plus qu’a se relaxer, profiter du silence et des paysages, et attendre le dîner avant de se coucher reprendre des forces pour le lendemain.

Jour 2 – De la splendide Jurikhota à la belle Chiarkhota en passant par le Pico Austria

Après une bonne nuit pas si fraîche finalement, nous voilà reveillées à 7h. Après un bon petit déjeuner préparé par Henry, on est prêtes à commencer notre 2ème journée de Trek.

Aujourd’hui, 13 km nous attendent, 6 heures de marche effective, +710/-730m de dénivelé cumulé.

On commence par longer la lagune Jurikhota, pendant une bonne heure et demi. Il faut dire qu’on prend notre temps et beaucoup de photos car les vues qui s’offrent à nous sont absolument incroyables! Avec le soleil qui se lève, les couleurs dans le ciel commencent à changer, les reflets des montagnes et de la neige dans la lagune sont magnifiques, l’eau est transparente, au bord même vert fluo à cause des algues. Le sentier est un mélange de bofedal au tout debut puis de “prairie andine” et enfin majoritaiement de pierrier et de terre.

On s’arrête à un premier mirador d’oú la vue est vraiment magnifique. On fait le stock de photos et on se force à repartir. On y serait bien restées plus longtemps.

Puis on continue notre chemin de pierre jusqu’à arriver à la moraine, que l’on monte tranquillement, avec quelques arrêts pour regarder en arrière ce beau panorama dont on ne se lasse pas.

Une fois la moraine passée, une petite traversée à flanc de montagne un peu instable et glissante nous attend puis on arrive enfin au petit ruisseau, après un passage très court et facile en rochers. Henry nous a rejoint pour nous aider sur un passage plus technique qui va suivre.

Nous voilà enfin arrivés à la laguna congelada à 4885m d’altitude, très très belle couleurs, une eau turquoise et une superbe vue sur le Condoriri. Les reflets dans la lagune sont magiques!
C’est l’occasion de faire un petit arrêt goûter et reprendre des forces avant de continuer.

Ce qui nous attend est bien différent du reste et c’est la raison pour laquelle Henry nous a accompagnées. On commence par de gros rochers en escalier, jusqu’au moment où un petit passage technique mérite une plus grande concentration. Pour ceux qui ont le vertige c’est un peu plus délicat, mais ca se fait, surtout lorsque Henry nous encorde. Une fois là haut la vue sur la lagune est magnifique. Henry retourne ranger le campement et nous continuons seules.

Par la suite, on marche quasiment tout le temps dans un gros pierrier géant, jusqu’à arriver au Paso Austria à 5140m d’altitude. Véro est très fatiguée, le stresse de certains passages lui ayant coûté pas mal d’énergie aussi, il est préférable qu’elle reste se reposer. Nous en profitons pour lui laisser nos sacs et faire une ascension plus légère.

Durant la montée au Pico Austria, toute en pierres aussi, une belle vue de la lagune Jurikhota nous surprend dans un creux.

Et nous voilà enfin au Pico Austria à 5350m d’altitude.

De ce sommet, la vue est très riche. A droite la lagune Jurikhota et en toile de fond le Lac Titicaca. A gauche, la lagune Chiarnakhota et bien d’autres et en toile de fond El Alto. Un superbe panorama! Si le vent ne soufflait pas, on y serait resté un peu plus longtemps.

Anne commence à descendre par un autre côté qui a l’air plus rapide mais elle se rend compte que c’est plus pentu que ça en a l’air et pas très praticable. Finalement pas très en confiance sur ce sentier enneigé, elle décide de remonter et nous empruntons le même chemin que celui de la montée pour redescendre.

1h30 plus tard nous retrouvons Véro qui commençait à avoir bien froid. Nous repartons tout de suite après pour qu’elle commence à se réchauffer en marchant. Dernière petite montée pour atteindre le point de vue sur la lagune Chiarkhota et d’où la descente démarre. Il faut rester concentré sur ses pas car par moment le sentier est glissant. Une fois au bout de ce sentier, démarre un chemin de prairie beaucoup plus facile. En se retournant on regarde la belle descente que l’on vient de faire.

Avec la faim on commençait à fatiguer. On s’arrête alors pour un pique-nique tardif et rapide. On repart pour continuer notre descente vers la laguna Chiarkhota. De très beaux panoramas nous accompagnent tout au long de la descente.

Une fois arrivés à la lagune, encore 2km nous attendent pour rejoindre la Rinconda où Henry vient nous récupérer en voiture. Mais le sentier est plus facile, bien que beaucoup plus marécageux.

Henry nous acceuille avec des boissons bien fraîches, un vrai bonheur, une vraie récompense!
Plus que 5km pour rejoindre la village de Tuni, en voiture cette fois, où nous sommes accueillis par Andrès et sa famille avec un bon goûter pour se relaxer.
Le refuge nous semble luxueux après les tentes, et très objectivement il est très chaleureux propre et cosy. Un vrai bonheur.
On partage un bon apéro et dîner avec la famille de Andrès. Et on se prépare pour une bonne nuit de sommeil bien confortable.

Jour 3 – Cholita, Pachamama, Lama, Huatia, une journée d’activités avec la communauté Aymara de Tuni

Aujourd’hui c’est un vis ma vie de la communauté de Tuni. Une incroyable journée de partage en pleine immersion nous attend!!

Nous commençons par rencontrer Benedicto, le berger du village, pour notre première activité de la journée : les lamas! Un troupeau de 140 lamas nous regarde avec leurs petits yeux et se demandent quel sort les attend. On commence par soigner ceux malades, donner des vitamines à ceux plus faibles et donner des anti-parasites.

Puis nous accompagnons les lamas patûrer dans leurs champs autour de la laguna Tuni. Benedicto nous raconte comment il occupe son temps pendant que les lamas se nourrissent, en filant la laine de lama pour préparer des pelottes qui vont servir aux femmes du village pour le tissage.

Par la suite, nous nous dirigeons vers notre 2ème activité : la cérémonie d’offrande à la Pachamama. Il faudra monter la petite colline pour arriver à 4700m en face du Huayna Potosí. C’est là qu’elle aura lieu. Le Yatiri (chamane andin) est déjà en place avec tout le matériel et nous attend pour commencer.

Ces cérémonies sont très intéressantes à observer. Le rituel est plutôt structuré, le Yatiri prépare la table à offrande avec une multitude d’objets divers et variés (bougies, guirlande, pommes, sucre, fleurs…) et asperge le tout d’alcool. L’objectif est de demander la bienveillance et la protection de la Terre-Mère pour que tous les voeux des participants se réalisent (santé, travail, argent, amour …)
La céremonie est accompagnée d’un groupe de musique du village qui joue de la Samboñada tout au long du processus.

Une fois la cérémonie terminée, le moment devient plus festif, le groupe continue à jouer et nous nous mettons tous à danser et à trinquer devant les belles montagnes avoisinantes.

Et pour finir une dernière activité nous attend : la préparation d’un repas traditionnel, appelé la Huatia. Les ingrédients sont plutôt simples, il s’agit de légumes et de viande, mais c’est la cuisson qui est atypique. Après avoir choisi nos ingrédients, on les enveloppe dans un papier aluminium. On nous demande de choisir une pierre qui sera introduite dans un coin du papier alumimnum pour permettre de reconnaitre son propriétaire.

Puis les hommes vont faire un trou dans le jardín, enterrent les papiers aluminium avec le repas, y ajoutent des pommes de terres et bananes et des pierres brûlantes qu’ils ont fait chauffer au préalable. Le tout est recouvert d’une bâche puis de terres pour bien fermer le trou. Le temps de cuisson est d’une heure.

Entre temps, ils nous présentent les plantes médicinales qu’ils cultivent, de quoi soigner les peaux sèches, la fièvre, la prostate, le mal d’estomac, la toux, le mal de l’altitude, les oedemes, les douleurs d’intestins, la vésicule biliaire, aider à l’accouchement …. Bref, une vraie pharmacie naturelle existe dans le village!
Puis nous recupérons notre repas que l’on déterre, et nous le dégustons avec toute la famille de la communauté autour d’une belle tablée!

C’était un séjour absolument magnifique et inoubliable!
D’après Veronica “Inespéré”. Elena quant à elle l’a trouvé “exceptionnel” et Anne en est super contente “un super moment d’échange”!