Inscrivez vous à notre newsletter !

Magique et accessible à tous, l’Alto Toroni à grimper sans modération !!

28 mars 2019

Montagnes

Cela faisait longtemps que je voulais retourner gravir le Sillajuay ou mieux connu sous le nom d’Alto Toroni, un volcan à 6002m d’altitude. J’avais eu la chance d’y aller en 2012, mais rapidement. C’est le treizième sommet de plus de 6000m en Bolivie. Je restais sur un goût d’inachevé et je voulais prendre le temps d’explorer ce gigantesque massif. Ce dernier forme un immense cratère ouvert, enneigé toute l’année sur ses multiples sommets et arêtes sommitales. De loin, il est imposant et impressionnant. On se demande bien où se trouve le véritable sommet et on se rend bien compte que cela forme différentes vallées qui s’imbriquent, une multitude d’arêtes et de sommets.
Cette fois-ci, nous y sommes allés avec Hugo avant la saison sèche, tout début mars. Le bon côté de la région du Lipez est que le climat y est plus clément même quand il pleut à La Paz. A part un orage violent en arrivant sur le salar d’Uyuni, nous avons eu de la chance avec le temps et surtout pour l’ascension.

Une approche toute en couleurs….

Ce fut une belle surprise pour moi, car je n’avais encore jamais vu le salar inondé….outre le fait que l’on a failli planter le 4×4 sur le salar, en voulant suivre les indications du GPS, sinon les paysages étaient époustouflants, uniques, à couper le souffle, une vraie magie de la nature, un patchwork de couleurs. Les champs de quinoa étaient flamboyants, du rouge, du jaune, du vert, à perte de vue, des volcans qui émergent de ces champs colorés. Je suis restée ébahie par tant de beauté. La magie du salar inondé fut aussi un grand moment. Par moment, cela formait comme des vagues sur l’eau faisant penser à un immense lac. Je me rappellerais toute ma vie de ce dîner à l’Hotel de sal de Tahua, avec un coucher de soleil incroyable sur le « lac » de sel….

Et non sans mal….

Nous avons réussi à rejoindre le village de Llica, non sans mal. En effet, le salar étant inondé, il nous a fallu longer les bords du « lac » par des pistes très mauvaises et cela nous a pris le double du temps. Le village de Llica est petit, mais nous y avons trouvé à dormir. Le lendemain, nous avons rejoint les villages au pied du volcan. Nous avons traversé des paysages très sauvages, des salars, du sable, de l’ichu, de la yareta et des lamas….et toujours en toile de fond, ce magnifique massif de l’alto Toroni. Heureusement que nous avions prévu un jour de plus, car la piste empruntée en 2012, reliant le village de Bella Vista à la mine était désormais impraticable. Il nous a fallu discuter avec les villageois, rebrousser chemin, après s’être perdus dans le dédale des champs de quinoa, repartir à un autre village, Belen et chercher une autre piste qui montait à la mine. Et malgré les indications des paysans dans les champs, nous avons fait pas mal de détours et demi tours. Par endroit, la piste avait complétement disparu, entraînée par les eaux torrentielles de la saison des pluies et il nous a fallu nous frayer un passage à travers champs. Finalement, nous arrivâmes au campement de la mine en début d’après-midi. Ce campement semblait abandonné, comme un petit village fantôme. Il n’y avait pas âmes qui vivent. Nous avons alors poursuivi jusqu’en haut de la piste carrossable. Bonne surprise, celle-ci était en bonne état. Nous avons pu monter jusqu’à 5300m d’altitude. La neige ne nous permit pas de monter sur les quatre derniers lacés.

J’étais trop heureuse d’avoir pu rejoindre le pied de la montagne. J’avais vraiment eu peur de ne pas pouvoir monter en voiture jusque là et être venue en vain jusqu’ici.
Nous établissons notre petit campement au bord de la piste. On avait l’impression que le sommet était tout proche. Mais, je me rappelais bien qu’il y avait un premier sommet et que, derrière il fallait redescendre pour remonter au deuxième sommet. Hugo était sceptique et dans ma tête, c’était flou et j’avais du mal à me rappeler la configuration de la montagne.

Permission à la Pachamama et C’est parti pour l’aventure !

Nous installâmes notre petite tente d’assaut, idéale pour les explorations légères. Nous avions tout l’après-midi et nous pouvions nous reposer, nous restaurer, prendre des forces pour le lendemain. Je préparais comme à mon habitude un petit « apéritif offrande », autant lier l’utile à l’agréable….

Après avoir réalisé notre fameuse offrande à la Pachamama pour attirer la bienveillance de la montagne, nous essayâmes de dormir. Ma première nuit de l’année à 5300m me rappela qu’il ne fait pas bon dormir sur les hauteurs. Je faisais un peu de tachycardie et d’angoisse. Finalement, la nuit fut courte et nous avions bien envie de décaler le réveil. Mais, comme nous ne savions pas bien ce qui nous attendait, nous nous levâmes vers 03h30 du matin.
La montée se fit assez tranquillement. Nous avions rejoint les arêtes et nous progressions bien. C’est toujours un peu dur de se mettre en jambes après plusieurs mois sans montagne. J’ai toujours ce sentiment que cela devient de plus en plus dur de grimper en altitude, je peste toujours contre les années qui passent, mais finalement, il suffit de chauffer le moteur et de prendre son rythme. Les pentes alternaient, parfois faciles et douces, parfois plus raides, mais on progressait et le jour commençait à poindre son nez, mon moment préféré, le soleil allait nous réchauffer bientôt ! J’adore particulièrement ce moment….ce n’est que du bonheur !

Je reconnaissais désormais la configuration de ces arêtes, nous passions alors un petit promontoire de rochers juste avant d’arriver sur ce fameux premier sommet. A un moment, je pensais que je m’étais trompée et qu’il n’y avait pas deux sommets. Je me dis, ouahhh, on est déjà arrivés, cela faisait tout juste deux heures que nous marchions, on est monté comme des flèches ! cooool ! mais non, une fois sous ce sommet, nous vîmes ce qui nous attendait derrière et là, je me rappelais alors très bien.

Exploration jusqu’au vrai sommet cette fois-ci !

Nous arrivions à une intersection de deux vallées. Il fallait en effet descendre d’environ 100m de dénivelé pour rejoindre l’autre vallée, pour remonter en direction du vrai sommet, bien plus loin. Ce sommet n’est pas technique, mais cela fait une bonne trotte, et encore, le vrai sommet était bien plus loin que l’on s’imaginait alors à ce moment là. Il nous faudra encore 2 heures et demi supplémentaires pour le rejoindre.
Hugo m’a fait passer sous le premier sommet pour éviter de remonter trop pour tout redescendre ensuite. C’est l’avantage d’être encordé et en sécurité.

En tout cas, la vue au moment du lever de soleil était juste incroyable, les deux salars scintillaient comme par magie, à gauche celui de Coipasa et à droite l’immensité du salar d’Uyuni. Les couleurs étaient très belles.

Nous poursuivîmes notre ascension sur les arêtes qui nous amenaient à une espèce de plateau glaciaire vers 5800m. Nous perdîmes alors un peu de temps. Il y avait une espèce d’éperon rocheux devant nous. Hugo a préféré passer par la gauche, ce qui impliquait descendre un peu au niveau des rochers pour remonter ensuite, car il avait peur qu’il y ait un précipice par la droite. Nous perdîmes donc une bonne demi heure pour rejoindre le plateau. On se rendra compte à la descente que cela passait très bien de l’autre côté te on ne fera pas la même erreur au retour !

De là, le sommet semblait tout proche, mais la route était encore longue. Cela n’en finissait plus de monter, en pente douce certes, mais le véritable sommet était loin.
Mais plus on progressait, plus les paysages étaient beaux. Cela formait des vallées enneigées qui s’imbriquaient, celle au loin sur la droite d’où nous venions se terminant avec ce pic, celle où nous évoluions toute enneigée jusqu’en bas, d’autres vallées et d’autres arêtes plus à gauche. C’était juste incroyable et splendide….toujours au fond , les salars qui brillent,

Splendide et magique…à faire absolument !

Nous avons poursuivi le long cheminement jusqu’au véritable sommet surmonté d’un cairn. Ouahhh, quel bonheur et quelle vue ! J’avais oublié comment c’était beau, et vraiment un sommet à faire ! Les GPS varient quant à l’altitude du sommet….vous n’aurez peut être pas la chance de voir s’afficher le fatidique « 6000 » sur votre GPS, mais on s’en fout tellement c’est beau !!!!!!je crois que je me suis reconciliée avec les volcans..