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Une ascension inédite & splendide dans le massif Mullu Apacheta

12 novembre 2020

Montagnes

Cette montagne fut un vrai enchantement. Le manteau neigeux y était pour quelque chose, mais l’endroit est vraiment sympa et enchanteur. On prend progressivement de la hauteur depuis notre campement. Nous montons alors par la piste carrossable. La neige ne nous a pas permis de monter en voiture et ce fut un vrai plaisir de découvrir les montagnes enneigées au lever du soleil. Les lumières étaient fantastiques, les paysages étaient idylliques. Un vrai régal.

La piste carrossable s’arrête à une jolie lagune nichée dans un cirque dominé par un glacier. Un campement de mineurs a été établi juste sous le glacier, à 5125m d’altitude. Une crête rocheuse s’élève au dessus du glacier et forme notre objectif de la journée. La montée à flanc de montagne se fait tranquillement par le chemin des mineurs. Il est incroyable de penser que ces derniers montent travailler sur cette montagne à ces altitudes. Tous les jours, ils montent par ce petit sentier au milieu du chaos rocheux. Ils traversent le glacier comme nous le faisons pour rejoindre des cavernes creusées pour la mine dans la barre rocheuse au dessus du glacier.

A cette époque de l’année peut être à cause de la neige, le camp est alors abandonné. Mais Hugo avait rencontré des mineurs un an plus tôt, à la belle saison. En octobre, on entre dans l’été et donc dans la saison des pluies. C’est alors notre hiver andin et vivre dans une mine à plus de 5100m d’altitude et sous la neige est assez difficile. Cela explique peut être pourquoi le camp est abandonné, à moins qu’ils aient terminé d’exploiter la roche.

La traversée du glacier est un vrai plaisir. On continue à prendre de la hauteur et tous les sommets au loin nous apparaissent : JanquUyu, Janqu Laya, Chachacomani….un vrai régal pour les yeux. Les pentes sont assez douces et on progresse jusqu’au pied de la barre rocheuse. Je découvre les grottes creusées par les mineurs dans la roche. Je suis impressionnée par ce travail de titan. Nous devons tout de même rester vigilant pour éviter une énorme crevasse. Il ne faut pas lever la garde et se laisser tromper par les apparences tranquilles du lieu. Des brumes commencent à arriver et nous font accélérer le pas. Cela serait dommage de ne rien voir au sommet.

Le stress monte, le rythme s’accélère ainsi que les battements du cœur. On retire les crampons en deux temps trois mouvements et on monte dans les rochers instables. Cela bouge de partout dans ce chaos de roches. Il faut essayer de nettoyer la route en même temps. On fait basculer de gros blocs afin de stabiliser la voie. Je reçois par la même occasion un rocher sur le tibia…plus de peur que de mal. On arrive assez vite sur les arêtes.

La chance nous sourit. Les brumes nous laissent la vue dégagée sur les montagnes environnantes. De l’autre côté de la montagne, nous découvrons des montagnes encore inconnues à nos yeux. Cela nous ouvre de nouvelles portes d’exploration. C’est vraiment splendide. Il n’y a de la place que pour une personne sur le pic sommital. Hugo savoure et observe les paysages. La Cordillère nous offre aujourd’hui un festival de beauté.